10 poèmes intemporels


Bonjour! Aujourd'hui, un article un peu spécial puisque nous allons parler poésie, et plus particulièrement de ces poèmes célébrissimes qui ont le pouvoir mystérieux de décocher une flèche dans le cœur de nombreuses personnes! Voici une petite sélection de dix poèmes qui, selon moi, sont destinés à rester pour longtemps dans le Panthéon de la littérature...

Source: flickr.com


Parlons d'amour...

Pour cette première rubrique j'ai tenu absolument à faire figurer un poème de Desnos s'intitulant "J'ai tant rêvé de toi". Au travers du thème surréaliste du rêve (eh oui, c'est leur marque de fabrique ! ), le poète adresse à une jeune dame un splendide message d'amour, évoquant le désir si fort qu'il ne peut être réalisé. En effet, plus le poète semble s'approcher de la femme aimée plus elle semble s'envoler en fumée. Desnos devra-t-il s'annihiler lui aussi, devenir à son tour une ombre, pour que leur amour puisse être possible? Essayez donc de lire ces vers à voix haute, et je vous garantis que vous n'allez pas être insensible à leur charme!


J'ai tant rêvé de toi

J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
et de baiser sur cette bouche la naissance
de la voix qui m’est chère ?
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre
à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
et me gouverne depuis des jours et des années
je deviendrais une ombre sans doute,
Ô balances sentimentales.
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie
et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi,
je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme
qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant,
qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois
que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement
sur le cadran solaire de ta vie.


Robert Desnos (1900-1945)



La perte et la nostalgie, deux thèmes tellement prégnants dans la poésie amoureuse! La première fois que j'ai lu ce second poème, j'ai vraiment cru que l'auteur était atteint, le genre à s'inventer une femme dans son esprit! Et là réside l’ambiguïté: il s'agit d'une morte, une femme que le poète a aimée et dont il se souvient, sans parvenir à éteindre ses sentiments qui désormais restent seuls et que personne d'autre ne comprend. Il ne reste plus qu'à les enterrer, à les condamner au silence. Mais avant, il doit les faire parler une dernière fois au travers de ces vers.

À la plus belle.

Nul ne l'a vue et, dans mon cœur,
Je garde sa beauté suprême ;
(Arrière tout rire moqueur !)
Et morte, je l'aime, je l'aime.
J'ai consulté tous les devins,
Ils m'ont tous dit : « C'est la plus belle ! »
Et depuis j'ai bu tous les vins
Contre la mémoire rebelle.
Oh ! ses cheveux livrés au vent !
Ses yeux, crépuscule d'automne !
Sa parole qu'encor souvent
J'entends dans la nuit monotone.
C'était la plus belle, à jamais,
Parmi les filles de la terre...
Et je l'aimais, oh ! je l'aimais
Tant, que ma bouche doit se taire.
J'ai honte de ce que je dis ;
Car nul ne saura ni la femme,
Ni l'amour, ni le paradis
Que je garde au fond de mon âme.
Que ces mots restent enfouis,
Oubliés, (l'oubliance est douce)
Comme un coffret plein de louis
Au pied du mur couvert de mousse.

Charles Cros (1842-1888)



Le poème n'est pas non plus très folichon, mais il est plutôt rare de trouver des poèmes parlant de la joie et du bonheur, en mode:"Youpiiiiiiiiiiii!". Néanmoins, celui-là est tout de même moins déprimant que les autres, dans la mesure où il ne parle pas de perte, mais d'un amour sans faille: celui qu'éprouve un vieil homme aux portes de la mort envers sa femme. Et parfois, rendre hommage aux vieux couples qui s'aiment autant qu'au premier jour, dans un monde où beaucoup connaissent des désillusions sentimentales, c'est juste... beau. Enfin, voyez par vous même!
NB: Reconnaissez-vous le dernier vers?

Ce qui dure

Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.
Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !
Que de jeunesse emporte l’heure,
Qui n’en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t’aime avec mon coeur ancien,
Mon vrai coeur, celui qui s’attache
Et souffre depuis qu’il est né,
Mon coeur d’enfant, le coeur sans tache
Que ma mère m’avait donné ;
Ce coeur où plus rien ne pénètre,
D’où plus rien désormais ne sort ;
Je t’aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;
Et, s’il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l’homme est tel
Que rien n’en périsse, je t’aime
Avec ce que j’ai d’immortel.

René-François Sully-Prudhomme (1839-1907) (pour son nom ses parents ne se sont vraiment pas foulés!)

Ce poème me fait automatiquement penser au film "N'oublie jamais" (dont l'histoire est celle d'un homme qui fait la lecture d'un cahier où il a écrit leur amour à sa femme atteinte d'Alzheimer).





Et dernière étape de notre petit tour de la poésie amoureuse, la RUSSIE, avec un poème d'Alexandre Pouchkine que tous les russes connaissent, l'ayant appris à l'école. Dans une "lettre" très courte adressée à la femme aimée, le poète évoque ses sentiments qu'il a cachés pendant longtemps avant de se résoudre (non sans torture préalable) à les avouer. Mais la jeune femme serait-elle déjà mariée? l'a-t-elle repoussé? Cela, le lecteur ne peut pas savoir, mais une chose est sûre: aussi fort soit son amour, il préférerait nettement mourir que d'insister.


Je vous aimais

Je vous aimais... et mon amour peut-être
Au fond du cœur n'est pas encore éteint. 
Mais je saurai n'en rien laisser paraître. 
Je ne veux plus vous faire de chagrin. 
Je vous aimais d'un feu timide et tendre, 
Souvent jaloux, mais si sincèrement, 
Je vous aimais sans jamais rien attendre...
Ah ! puisse un autre vous aimer autant.

Alexandre Pouchkine (1799-1837)

A tort ou à raison, cette timidité m'a fait penser à celle de Levine à l'égard de Kitty au début d'Anna Karénine (oui, c'est la journée des références russes!).




Poétiques légendes...




Après la Russie, l'Allemagne! Non, je ne vais pas vous lâcher maintenant que j'ai trouvé un moyen de vous parler des légendes d'outre-Rhin dans cette rubrique. Oui, ce charmant pays possède un folklore particulièrement riche en histoire de fées et d'esprits! Mais Goethe et Cie ne sont pas les seuls à s'être essayés à conter ces histoires dans leurs œuvres. Ce premier poème, écrit par Apollinaire, aborde la légende de la Loreley, une femme qui tomba du haut du rocher qui porte son nom et surplombe aujourd'hui le fleuve.


La Loreley

À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l’évêque la fit citer
D’avance il l’absolvit à cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m’ont regardé évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu’un autre te condamne tu m’as ensorcelé
Évêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien
Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j’en meure
Mon cœur me fait si mal depuis qu’il n’est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s’en alla
L’évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu’au couvent cette femme en démence
Va-t’en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
Puis ils s’en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j’irai au couvent des vierges et des veuves
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là-bas sur le Rhin s’en vient une nacelle
Et mon amant s’y tient il m’a vue il m’appelle
Mon cœur devient si doux c’est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
Guillaume Apollinaire (1880-1918)




Et maintenant, plongeons donc dans l'univers mythique de Goethe, figure de proue du romantisme allemand, et intéressons nous à son poème le plus célèbre: le Roi des Aulnes. Hormis le côté glauque que bous allez bientôt découvrir, je trouve que ce poème possède une certaine magie, un certain mystère (on sent bien l'ambiance légendaire...). Il raconte le voyage nocturne d'un père et de son fils qui, au cœur de la forêt, rencontrent une étrange créature. D'après certaines interprétations psychanalytiques, le poète parlerait en vérité d'un pédophile. Mais je vous laisse lire la suite...
Pour les germanistes, la version originale, et pour les hispanistes (comme bibi), la traduction un peu plus bas!

(J'emmerde les règles de la mise en page 😈)

Erlkönig

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht? –
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht!
Den Erlenkönig mit Kron' und Schweif? –
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. –

„Du liebes Kind, komm geh' mit mir!
Gar schöne Spiele, spiel ich mit dir,
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.“

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht? –
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind,
In dürren Blättern säuselt der Wind. –

„Willst feiner Knabe du mit mir geh'n?
Meine Töchter sollen dich warten schön,
Meine Töchter führen den nächt lichen Reihn,
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.“ –

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düsteren Ort? –
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
Es scheinen die alten Weiden so grau. –

„Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt,
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt!“
Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
Erlkönig hat mir ein Leids getan. –

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not,
In seinen Armen das Kind war tot.

Le Roi des Aulnes


Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?
— Mon fils, c'est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or.

— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?
— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l'enfant était mort.

Johann Wolfgang Von Goethe (1749-1832)


Statue du personnage à Iéna (Allemagne)




Silence, poète en réflexion

Pour ce premier poème, essayez de ne pas voir l'orgueil (très développé) du poète, mais plutôt une réflexion sur la littérature, et le pouvoir que les mots possèdent pour transcrire sur le papier nos émotions les plus intimes (concentrez-vous sur le dernier vers, nomdediou!). Et puis, j'aime bien les écrivains qui parlent à leurs bibliothèques!

Ne fermez pas vos portes


Ne fermez pas vos portes, orgueilleuses bibliothèques,
Car ce qui manquait sur vos rayons bien remplis, mais dont on
a bien besoin, Je l’apporte,
Au sortir de la guerre, j’ai fait un livre
Les mots de mon livre, rien; son âme, tout;
Un livre isolé, sans attache, avec les autres, point senti avec l’entendement.
Mais à chaque page, vous allez tressaillir de choses qu’on n’a pas dites.
Walt Whitman (1819-1892)




Lui, là, plus bas, il ne devait pas être dans un de ses bons jours. A l'âge de quinze ans, au calme, ce prodige des vers décide d'un coup de faire son testament! (A ce rythme là, je n'ai plus qu'à faire le mien) Mais au-delà de cela il y a une véritable méditation sur la mort qui témoigne d'une profonde maturité et d'une sorte de capitulation face au silence de la mort.
Fragment
Le jour où la voix d’un père me rappellera au céleste séjour, et où mon âme partira joyeuse ; quand mon ombre voyagera sur l’aile des vents, ou, couverte d’un nuage sombre, descendra sur le flanc de la montagne, oh ! qu’une urne magnifique n’enferme point ma cendre et ne marque point le lieu où la terre retourne à la terre ! Point de longue inscription, point de marbre chargé de mon éloge : que, pour toute épitaphe, on écrive mon nom. S’il faut autre chose pour honorer ma cendre, eh bien ! je ne veux pas d’autre gloire ! Que ce soit là le seul indice du lieu de ma sépulture ! Si cela ne suffit pas pour me rappeler au souvenir des hommes, je consens qu’on m’oublie.
Lord Byron (1788-1824)



Déprime sévère


Un peu handicapant, en théorie, pour écrire des poèmes, mais étrangement certains semblent passer outre. Verlaine, dépressif, alcoolique, violent (je continue ou..?), bref, quelqu'un de mal dans son corps, son esprit, tout ce que vous voulez! Et pourtant, cette dépression qu'il hait (normalement...), il parvient à la sublimer au travers de ces balancements mélancoliques, si loin de la violence qui l'habite!
NB: Sans le vouloir, Verlaine s'est fait résistant! Le 5 Juin 1944, Radio Londres émit sur ses ondes la première strophe (à quelques mots près), pour informer le réseau de résistance "Ventriloquist" que le débarquement allait avoir lieu quelques heures plus tard. La légende raconte que les allemands auraient réussi à décrypter le message, sans le comprendre (heureusement pour l'Europe!).

Chanson d'automne

Les sanglots longs
   Des violons
De l’automne
      Blessent mon cœur


        D’une langueur
     Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Verlaine (1844-1896)





Et on termine par un petit clin d'oeil au best du best de la poésie de la déprime, Baudelaire! Etant l'un des derniers poèmes de la section "Spleen et Idéal" des Fleurs du Mal, c'est aussi l'un des plus noirs. Comme pour Chanson d'automne, il témoigne d'un certain balancement monotone, cependant à cela s'allient des images très détaillées de ses hallucinations. Une plongée dans les méandres d'un esprit rongé, à ne pas faire si vous êtes claustrophobe ou déprimé.

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

    Charles Baudelaire (1821-1867)



Et voilà pour un petit tour d'horizon poétique! Personnellement j'ai eu un coup de cœur pour "J'ai tant rêvé de toi" de Desnos, et vous, quels sont les vôtres?




























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