Top 9 des méchants les plus fascinants de la littérature



J'aime les personnages bien noirs et bien mauvais des romans, pas vous? Qui'ls soient vraiment minables ou plus que machiavéliques, certains se distinguent particulièrement par une sorte de folie douce ou dure qui les habite. Commençons tout de suite avec notre premier invité.



Invité n°1: Voldemort dans Harry Potter (JK Rowling)

Avouez que vous vous doutiez qu'il allait y passer. Je suppose qu'il est inutile de vous le présenter dans les détails, vous savez certainement qu'il s'agit du grand méchant de la saga Harry Potter, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, le sorcier le plus puissant et le plus maléfique de ce gentil petit monde magique... On pourrait écrire une dissertation dessus. Ce que j'ai trouvé intéressant chez lui, c'est son histoire que l'on découvre au cours du second tome (spoiler): sa mère, une sorcière, tombe amoureuse d'un moldu, Tom Jedusor,  auquel elle donne un philtre d'amour. Mais en toute naïveté, elle finit par croire qu'il l'aime et cesse de l'abreuver de cette petite potion. Jedusor l'abandonne alors qu'elle est enceinte. Elle mourra en accouchant de Tom Jedusor Jr. (alias Voldemort) qui deviendra un sorcier prodige et se fera littéralement dévorer par sa haine viscérale envers les moldus. D'abord brillant élève, il décide d'employer sa force pour servir une cause égoïste et ténébreuse. Freud n'aurait pas inventé une meilleure origine à ce grand tordu! A cela s'ajoute sa ressemblance avec un personnage historique. Non, je ne parle pas d'une certaine femme politique que nous connaissons tous dont la comparaison avec le personnage tourne en boucle sur internet, mais de Hitler. Comme vous le savez sans doute, les similitudes sont frappantes: pouvoir, contrôle des masses, volonté d'exterminer, obsession avec l'idée de pureté... On continue ou vous êtes déjà convaincu?


Invité n°2: Javert dans Les Misérables (Victor Hugo)

Un autre vicieux dans son genre, lui! Enfin, de base ce n'est pas censé être un méchant à proprement parler: un inspecteur de police très très zélé. Mais on le déteste pour la simple raison qu'il va tout faire pour empêcher Jean Valjean de mener à bien ses tentatives d'expiation. Et c'est là que l'on tombe dans la face noire du personnage: il se montrera d'une cruauté sans faille pour inventer des stratagèmes et tourmenter les misérables en vue de les mettre en prison. Et il a l'air d'aimer vachement ça! Nouvelle petite touche Freudienne: il a passé une enfance de merde, fils d'une tireuse de cartes et d'un galérien, marginal, hors de la société, incapable de se faire comprendre et de comprendre. Sa fin reste sans doute l'une des meilleures que j'ai jamais lues.







Invité n°3: Claude Frollo de Notre-Dame de Paris (Victor Hugo)

"1482, histoire d'amour et de désiiiiiiiiiiiiiiir!" Ça y est, vous l'avez? Dès ma première lecture du chef d'oeuvre de Victor Hugo, j'ai été comme envoûtée par ce personnage sombre et torturé. Gentil, d'abord, puisque ce jeune archidiacre de la cathédrale prend soin de son frère orphelin ainsi que d'un enfant borgne, bossu et boiteux qu'il a adopté, Quasimodo. Ce sera le désir qui aura raison de sa bonté et de sa droiture. En effet, dès qu'il aperçoit la jeune Esmeralda, il devient comme possédé, et souhaite à tout prix la conquérir. Il ira jusqu'à se transformer en machiavélique stratège, prêt à toutes les cruautés et à toutes les trahisons pour parvenir à ses fins.






Invité n°4: Inspecteur Fumero de L'Ombre du vent (Carlos Ruiz Zafon)
Pas de photos, déso! Mais une belle tranche du parcours de cet individu. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le roman, Javier Fumero est un ennemi juré de tout ce qui se rapporte à Julian Carax et à sa mémoire. D'abord, c'est un "raté" depuis le début: (mini spoiler) fils des concierges d'un collège bouregois, il se fait constamment malmener par les autres élèves (ce qui, en fait, n'arrange pas ses problèmes psychiques). Jusqu'au jour où arrive Julian, qui lui offre son amitié et une fenêtre vers une nouvelle vie. Mais cette amitié envers le jeune homme s'estompe au cours d'une fête d'anniversaire où, particulièrement humilié, Fumero aperçoit celui-ci embrasser la fille dont il est amoureux. Dès lors, l ne parviendra plus à contrôler ses pulsions malsaines: il tente dès le lendemain de tuer Carax... Victime d'une mère castratrice, grand timide complexé, de multiples facettes apparaissent dans la personnalité de cet être qui finira par devenir l'un des plus atroces sadiques de la police franquiste... Comme quoi les plus grands faibles peuvent devenir les méchants les plus passionnants!

Invité n°5: Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos)

Cette charmante psychopathe! On peut dire qu'elle se paie du bon temps: libertine, elle collectionne les amants tout en se protégeant derrière son statut de veuve. Mais dans cette société patriarcale une telle conduite est-elle vraiment possible? Oui, jusqu'au jour où l'un de ses amants la quitte pour épouser une jeune fille sortie du couvent. Donc Madame, cela ne lui plaît pas: elle fait rappliquer son ex-amant, le Vicomte de Valmont, afin qu'il dépucelle la fiancée. Pour rajouter à cette personnalité, elle aime tellement la manipulation qu'elle en devient flippante. A ce point là, vous devez sans doute la détester. Mais n'oubliez pas le contexte: 18e siècle, société écrasante, aucun droit des femmes. Peut-on vraiment haïr cette femme droguée à la manipulation? Dans une de ses lettres à Valmont,elle explique le pourquoi du comment elle a décidé de devenir une libertine: pour se donner un semblant de prise sur sa condition de femme, assez précaire, donc. Merteuil, c'est davantage une critique de la société qu'autre chose.

Invité n°6: Mrs.Danvers dans Rebecca (Daphné Du Maurier)


Si je vous dis qu'Hitchcock en a tiré l'un de ses personnages les plus impressionnants, vous ne pouvez que vous douter du côté malsain de cette petite dame. Pour résumer, le roman Rebecca retrace le parcours d'une jeune fille , dame de compagnie désargentée, qui épouse le riche et séduisant Maximilien de Winter. Mais très vite, l'ombre de la précédente femme, morte dans de mystérieuses conditions, va se placer entre les deux époux. Mrs. Danvers est la gouvernante de la maison. Amie intime de Rebecca, elle ne supporte pas qu'une autre femme prenne sa place et son esprit tordu va entraîner la nouvelle épouse dans un véritable cercle infernal, une véritable psychose. Pour peu, on penserait que Mrs. Danvers est possédée par Rebecca! La fin est pour moi le summum de la folie de ce personnage plus que malsain...

Invité n°7: Barbe Bleue de Charles Perrault

Quelle nuit d'enfant n'a-t-il jamais hantée? Qui n'a jamais été fasciné par ce personnage sombre et solitaire?
Riche, veuf, courtois, le larron a tout pour plaire, excepté une énorme et repoussante barbe bleue. Naturellement, comme tous les personnages de conte, il souhaite trouver l'amour (hem hem) et organise une grande fête à laquelle sont conviées sa voisine et ses deux filles.
"Ce n'était que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la Cadette commença à trouver que le Maître du logis n'avait plus la barbe si bleue, et que c'était un fort honnête homme."
Vous vous en doutez, la jeune fille va mordre à l'hameçon et épouser son charmant prétendant. Quelques temps plus tard, son mari part pour un voyage d'affaires et lui confie le trousseau de clef de la maison. Quartier libre, si je puis dire! Hormis qu'elle ne doit sous aucun prétexte ouvrir la pièce à la petite clef... Comme les héroïnes de contes sont souvent un peu plus gourdes que la moyenne, Madame ne pourra pas résister à la tentation... (spoil) C'est là qu'apparaît la scène qui aura marqué mon enfance: lorsqu'elle pénètre dans la chambre obscure, elle ne voit rien. Mais au fur et à mesure que ses yeux s'habituent à l'obscurité, elle voit se dessiner le log des murs les corps de plusieurs femmes égorgées: les anciennes épouses de Barbe-Bleue. Sous le choc, elle fait tomber dans le sang caillé la clef magique, qui va rester tachée. A son retour, la Barbe-Bleue s'aperçoit immédiatement qu'elle l'a trahi, et s'apprête à la tuer. Mais il lui laisse le temps de prier pour son âme et donc à ses frères d'arriver la sauver.
Psychopathe? Sadique? Bruno Bettelheim dans sa Psychanalyse des contes de fées (1976) l'interpréta en tant que mari jaloux. En effet, le bon temps pris par la jeune femme en l'absence de son mari ainsi que le sang sur la clef symboliseraient l'adultère. Barbe-Bleue serait donc un mari jaloux qui emporté par sa démesure, finira par se perdre lui-même. Ce personnage ambigü m'a toujours inspiré une grande pitié: sa folie ne peut que le condamner à une certaine solitude, et ses tentatives pour trouver le bonheur se trouveront infructueuses (ben oui, quand on tue sa femme c'est sûr que la vie ne peut pas être rose!)

Invité n°8: Les Frères Solara de l'Amie prodigieuse (Elena Ferrante)
Le jour où le film sortira, je vous jure que je vais sauter dessus pour vous dégoter une image digne de ce nom! Point info: Marcello et Michele sont les fils du prospère propriétaire du Bar-pâtisserie Solara. Notoirement fascistes et misogynes, ils règnent sur les quartiers populaires de Naples. Chacun sait qu'ils sont à la source de trafics et sans doute liés aux mafiosi. Leur pouvoir est énorme, et ils n'hésitent pas à afficher leur gloire pour séduire les jeunes filles et écraser du talon quiconque tenterait de leur faire de l'ombre. Le plus jeune, Marcello, a menacé à de nombreuses reprises Elena et Lila qui lui met un jour un couteau sous la gorge. Sympathique! S'ils n'ont pas le raffinement de Frollo ou de Javert, ils fascinent néanmoins par leur incroyable puissance et les zones d'ombre qui entourent leurs relations avec les gens de pouvoir.

Invité n°9: Christine de Stephen King

Oh, que vois-je? Une gentille petite Fury 1958! Enfin, gentille seulement le jour! La nuit, elle se transforme en une redoutable meurtrière. A son actif beaucoup de piétons écrasés et de tentatives d'étouffement de ses passagers. Gare à quiconque la critique: elle est très susceptible et vous pourriez le payer très cher! Héroïne du roman de Stephen King, c'est selon moi l'objet le plus flippant  que j'ai jamais vu. Il est impossible de ne pas frissonner en lisant ses méfaits... Fascinante, car il est rare qu'une voiture puisse faire autant peur (en même temps, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre une voiture possédée par le diable).
C'est sur cette touche d'originalité que se termine ce top!  Mon préféré, c'est Frollo. Et le vôtre? N'hésitez pas à réagir dans les commentaires!Tschüss! 

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